Apparentement

La proposition d’apparentement

Conformément à la loi 2005-14, l’Autorité Centrale pour l’Adoption est seule habilitée à faire des propositions d’apparentement, à l’exclusion de toute autre voie. Cette proposition vous parvient par l’intermédiaire de l’organisme français qui aura pris en charge votre dossier (A.F.A ou O.A.A).

Le dossier

La proposition d’apparentement est accompagnée d’un dossier dont les pièces dont listées aux articles 36, 37 et 38 du décret N° 2006-596 du 10 Août 2006. Pour les parents postulants, les deux documents les plus chargés de sens et d’émotion sont le rapport médical et le rapport psycho-social. L’AC malgache fournit un grand nombre de détails. Vous apprendrez entre autres l’origine de l’enfant, les circonstances de son arrivée au centre d’accueil, les facteurs qui ont engendré son adoptabilité, son stade de développement physique et psychique au moment de la rédaction du rapport, des éléments de sa personnalité, ses éventuelles difficultés affectives, etc. Ce sera pour vous la première occasion de découvrir un peu qui est cet enfant qui va devenir le vôtre.

Les délais

Dans le détail, le circuit de transmission des documents est le suivant : l’Autorité Centrale transmet le dossier au Ministre des Affaires Etrangères de Madagascar, qui l’expédie à l’Ambassade de Madagascar à Paris, qui le remet à l’organisme français. La proposition que vous aurez acceptée suivra le même chemin, en sens inverse. Une fois de retour à l’Autorité Centrale Malgache, elle fait l’objet d’un examen, avant d’être transmise à la juridiction dont dépend le centre d’accueil où se trouve l’enfant.

Il est assez facile de comprendre que ce circuit prend du temps. Ne vous attendez donc pas à partir pour Madagascar huit jours après avoir accepté et retourné la proposition d’apparentement ! Votre départ dépend de l’audience fixée par le juge, pour l’ordonnance de garde provisoire, à laquelle vous devez être présents.

Période probatoire et délai de non recours

Cette ordonnance de garde, d’une durée d’un mois, a pour but de vous offrir une période d’acclimatation sur place avec l’enfant. C’est à l’issue de cette période probatoire qu’intervient le jugement d’adoption plénière.

Pour tout jugement, la loi malgache prévoit un délai de non recours d’un mois. Cette disposition s’applique naturellement aux jugements d’adoption. C’est donc seulement à l’issue de ce délai qu’on peut récupérer la grosse du jugement, et avec elle, faire transcrire le jugement à l’Etat-Civil Malgache. La nouvelle fiche d’Etat-Civil, portant mention du jugement, et la grosse du jugement sont nécessaires pour obtenir d’une part le passeport de l’enfant, d’autre part le visa Schengen autorisant l’entrée de l’enfant sur le territoire français. Ce visa est à demander auprès du Consulat de France.

Pour toutes ces démarches postérieures au jugement, notamment celles qui concernent les administrations malgaches, vous serez assisté par l’organisme français et/ou les responsables du centre d’accueil. Néanmoins, il faut prévoir un délai avec une certaine souplesse. Madagascar n’est pas la France : son infrastructure n’est pas faite d’autoroutes entretenues à grands frais. Les administrations sont peu ou pas informatisées. Un orage torrentiel pendant la saison des pluies peut couper de nombreuses routes. Si la mairie de naissance de votre enfant se trouve loin du centre d’accueil, la transcription du jugement peut être retardée.

Ainsi, au premier mois de la période d’acclimatation et à celui du délai de non recours, il n’est pas déraisonnable d’en ajouter un pour les formalités postérieures au jugement. Cela fait donc trois mois. Surtout ne vous mettez pas dans la situation d’avoir un billet de retour non échangeable et non remboursable programmé dix jours après la date théorique de la fin du délai de non recours. Vos nerfs et votre portefeuille n’y survivraient pas !

Rappelons enfin que les services consulaires ont l’habitude de recevoir des adoptants stressés, mais que cela ne doit pas vous encourager à vous présenter dans un état proche de la dépression nerveuse pour demander le visa de votre enfant le matin même de votre départ. En effet, ce ne sont pas les agents sur place qui délivrent le visa. Ils transmettent la demande à Paris, qui renvoie un accord par télex. Si jamais la réponse tarde à venir, l’avion partira sans vous.

Le séjour

Vous allez donc passer à peu près trois mois sur la Grande Ile. Vous découvrirez un pays d’une beauté unique, une population à la gentillesse légendaire. Pour tous les aspects touristiques, nous vous renvoyons vers les nombreux guides disponibles en librairie. Nous abordons ici quelques points pratiques dans la perspective d’un séjour lié à l’adoption.

Précautions médicales

Il n’y a pas de vaccination obligatoire pour Madagascar, mais certaines sont fortement recommandées : diphtérie-tétanos-poliomyélite, fièvre typhoïde, hépatites virales A et B, enfin éventuellement la rage. Pour plus d’information, voir les recommandations faites par le MAE.

Le paludisme sévit à Madagascar, à des degrés divers en fonction des régions et des saisons. Les précautions (traitement préventif, usage de sprays répulsifs et moustiquaires) varient selon votre date de départ et votre destination. Il est indispensable de vous renseigner auprès d’un médecin. Vous pouvez aussi consulter le site de l’Institut Pasteur de Madagascar, qui propose des conseils aux voyageurs.

Vols

Les liaisons entre la France et Madagascar n’offrent pas la débauche de choix qu’on note sur certaines destinations transatlantiques, par exemple. Trois compagnies offrent des vols :

Les billets Air Madagascar ouvrent à des tarifs préférentiels sur les vols intérieurs malgaches. La compagnie offre aussi une liaison directe depuis Marseille.

Air France propose un billet “adoption” qui offrent la possibilité de déplacer la date de retour.

Hébergement

Nous proposons ci-dessous une liste non exhaustive de lieux d’hébergement, qui repose sur les retours de nos membres. Il s’agit de chambres d’hôtes qui ont déjà accueilli des parents adoptants, et qui connaissent donc les besoins spécifiques que cela peut susciter.

Chez Edgar :
LOT VU 274 A Manakambahiny 2émeARR, TANA 101 MADAGASCAR, Tél : 0026132 07 718 76 ou 0026120 22 242 15
Rakotobe Jeannot :
LOT VU 274 ter, Manakambahiny, TANA 101, tél : 00 261 20 22 680 79 ou 00 261 32 07 587 81
Le Carrefour : Bodo Razafindrabe
les Harmoniques : Mme Aimée Rahetlah
tel : 20 22 223 09 ou 32 04 469 86 Antananarivo
La Maison du Pyla : chez Fanja
tel : 20 22 300 76 ou 32 02 439 36 OU 33 11 386 74  Antananarivo (site)

Le savoir être

Les Malgaches sont d’une grande gentillesse, accueillants et discrets. Cela ne les empêchent pas, comme quiconque, d’être sensibles aux manières de leurs invités. La culture malgache repose largement sur la recherche de l’accord, du consensus. Certains comportements y sont mal acceptés. Face à une difficulté (et vous en rencontrerez sûrement), évitez de perdre votre sang froid. Crier face à un interlocuteur, l’invectiver sont des erreurs fatales. Vous perdrez toute considération à ses yeux.

Les critiques à l’emporte pièce du pays, de ses manières de faire et de ses difficultés, venant de personnes peu informées, sont aussi mal vécues. C’est particulièrement vrai venant des Français, en raison du passé colonial, qui a laissé des traces. Vous marchez malheureusement sur les traces de personnes qui, pour certaines, se sont comportées en pays conquis. On ne saurait vous en faire porter la responsabilité, mais vous devez comprendre que dans ce contexte les susceptibilités peuvent facilement s’exacerber. Pensez aussi qu’un retard dans la délivrance d’un document, un délai au cours d’une démarche, n’est pas le symptôme d’une mauvaise volonté ou d’un amateurisme de principe. Vos interlocuteurs travaillent souvent dans des conditions extrêmement difficiles, pas de téléphone, liaisons déficientes, pas de matériel informatique, coupures électriques, etc. Dans ces conditions, il est assez pénible de se voir reprocher des problèmes qui échappent à votre contrôle.

Enfin, au moment de boucler votre valise, songez à prendre une tenue un peu formelle. Vous allez devoir accomplir des démarches officielles, l’une d’elles étant la comparution devant le juge. Un effort vestimentaire est un minimum dans ces circonstances solennelles. Il peut faire très chaud à Madagascar, à certaines périodes, mais les juges et fonctionnaires ne vous accueilleront pas pour autant en tenue “club med”. En ces occasions, proscrivez le tee-shirt variablement propre, le short éculé et les tongs en fin de parcours.