Archive for the ‘Uncategorized’ Category

article JM COLOMBANI

publié le   6/07/2009

Le remaniement gouvernemental fait craindre un retour en arrière sur ce

dossier.


Nouvelle alerte sur l’adoption. Après une première phase de réformes des
procédures françaises de l’adoption, celle-ci se trouve menacée. Cette
menace rend nécessaire  une  accélération de cette réforme.
Un peu plus d’un an après la remise d’un rapport commandé par le Président
de la république, un certain nombre d’actions avaient été engagées sur les
deux fronts qui constituent ce dossier sensible : celui de l’adoption
nationale, qu’il s’agit de rouvrir, et celui de l’adoption internationale,
qu’il s’agit de mieux maîtriser.

Faux espoirs

Dans quelques mois il sera possible d’avoir une estimation des résultats des
actions entreprises. Or tout laisse penser que ces résultats seront négatifs
: nous devrions subir en France en 2009 une nouvelle baisse de l’adoption
après celle très forte enregistrée en 2007 et un léger redressement en 2008.
Bien sûr, il n’est pas sain d’avoir dans ce domaine une vision quantitative.
Promettre dans ce domaine c’est, comme cela s’était produit il y a quelques
années, induire en erreur et susciter de faux espoirs.
Néanmoins, l’approche quantitative sert de point de repère dans un domaine
où il faut aussi parler, entre pays adoptants, de compétition. Même si cette
notion en ce domaine est absurde.
Que s’est-il passé en France après l’impulsion donnée par le Président de la
république?
La mise en chantier par Nadine Morano, Secrétaire d’état à la famille, d’un
projet de loi destiné à rouvrir l’adoption nationale qui jusqu’à présent est
extrêmement contrainte par la loi comme par l’application qui en est faite
(elle concerne 800 enfants chaque année sur un total d’un peu moins de  4000
enfants adoptés).. Le texte de Nadine Morano a été retardé, mais devrait être
présenté à l’automne dans un contexte que l’on peut espérer consensuel.
S’agissant de l’adoption internationale, les recommandations du rapport ont
commencé à être appliquées : restauration  d’une Autorité centrale, nouvelle
impulsion pour l’agence française pour l’adoption, création d’un fonds de
coopération (doté de 3 millions d’euros).

Un réseau de volontaires pour faire le lien

A ces initiatives, Rama Yade, alors Secrétaire d’état auprès du ministre des
affaires étrangères, avait ajouté une initiative heureuse : la constitution
à titre expérimentale d’un réseau de volontaires dépêchés sur le terrain
pour faire le lien sur place entre les orphelinats, les autorités locales,
les services consulaires et les futurs adoptants. A ce jour, huit  jeunes
femmes sont en mission et leur travail devrait pouvoir porter ses fruits.
C’est là que les choses commencent à se gripper et que l’adoption, si
personne n’y prend garde, pourrait devenir une victime collatérale du
remaniement gouvernemental.  Beaucoup en effet repose sur la volonté
politique  de celui ou celle qui, au gouvernement, est en charge du dossier.
Rama Yade partie, qui plus est sur ce sujet en désaccord avec son ministre
de tutelle, il y a fort à craindre que l’ébauche du dispositif mis en place
ne se défasse bien plus rapidement qu’il n’avait fallu de temps pour le
constituer.

Mettre en place une politique de protection à l’enfance dans les pays

concernés

Pour éviter ce fâcheux retour en arrière et de désespérer encore un peu plus
les enfants qui pourraient être adoptés d’un côté, et celles et ceux qui
souhaitent les adopter de l’autre, il serait urgent de donner une nouvelle
impulsion.
Celle-ci devrait reprendre l’axe central du rapport qui était, s’agissant de
l’adoption internationale, de privilégier l’aide que la France peut apporter
pour mettre sur pieds, dans les pays concernés, de véritables politiques de
protection de l’enfance et plus précisément de politique de protection des
orphelins.
La logique des institutions internationales pousse en effet à privilégier
cette loi alors que, jusqu’à présent, les dispositifs français se sont
focalisés sur l’adoption.
Or il faut comprendre que celle-ci sera d’autant plus facilitée qu’elle s’insèrera
dans un dispositif de protection de l’enfance auquel la France aura
contribué.

Créer une mission dégagée des lourdeurs des pouvoirs publics

Il faudrait donc que de nouvelles directives soient données dans ce sens
pour à la fois conforter ce qui a été fait, convaincre nos services
diplomatiques de coopérer, alors que certains sont tentés de passer à autre
chose, prolonger le dispositif des volontaires en les impliquant dans ces
politiques de protection de l’enfant, mobiliser des fonds qui ont été prévus
mais qui ne sont pas utilisés, et faire appel aux mécénats comme aux
innombrables bonnes volontés qui se manifestent chaque jour.
Comme toujours en France, il faudrait donc que soit réaffirmée une volonté
politique. Et que, pour que celle-ci s’incarne, il faudrait calquer le
dispositif public sur celui par exemple qui a été mis en place autour de
Martin Hirsch sur les sujets de la pauvreté et de la jeunesse, à savoir une
mission dégagée des contraintes et des lourdeurs de l’action habituelle des
pouvoirs publics.
Faute de quoi, on risque de constater, deux ans après la commande d’un
rapport sur le sujet, que la situation s’est de nouveau dégradée.


http://www.youphil.com:80/fr/article/0661-il-faut-relancer-l-adoption?ypcli=ano

Posted on July 31st, 2009 by gguillet  |  Comments Off

Un nouveau-né abandonné

29 mai 2006 : Miandrarivo-Ambanidia - Un nouveau-né abandonné dans un bac à ordures

Révoltant. Les mots ne sont pas assez forts pour qualifier le phénomène d’abandon d’enfants et d’infanticide qui prend de l’ampleur ces derniers temps. Le fokontany de Miandrarivo-Ambanidia, dans le deuxième arrondissement, a encore été le théâtre d’une découverte affligeante.

Le jeudi 25 mai vers 19 heures, des habitants de ce fokontany ont trouvé dans un bac à ordures le corps d’un nouveau-né, encore couvert de sang et placé dans un carton. Selon les témoins, le cordon ombilical de ce nourrisson de sexe féminin n’était pas encore coupé au moment de la découverte.

Ils ont aussitôt alerté le président du fokontany qui, à son tour, a prévenu les forces de l’ordre. Selon leurs estimations, “le nouveau-né était encore vivant au moment où il a été abandonné”.

Le dernier abandon d’enfant enregistré dans la ville d’Antananarivo remonte à la semaine dernière. Cet acte abominable a été l’oeuvre d’une vendeuse de moustiquaires résidant à Andranomanalina-Isotry. A l’heure actuelle, cette femme est sous les verrous. Elle a été condamnée à cinq ans de travaux forcés et interdite de quitter la capitale.

Henintsoa Andriamiarisoa
L’Express de Madagascar 29/05/06

Posted on January 10th, 2009 by admin  |  No Comments »

Abandon d’enfant

24 avril 2006 : Abandon d’enfant - cinq ans de travaux forcés pour une mère infanticide

Andavamamba quartier populeux théâtre de nombreux problèmes sociaux

Le verdict est tombé. Cinq ans de travaux forcés plus une interdiction de sortir de la capitale, donc d’aller en province. C’est la sanction prononcée, hier, par la Cour criminelle à l’encontre d’une femme qui a étranglé son enfant avant de jeter son corps dans une latrine.

Cette mère irresponsable, pour ne pas dire plus, réside à Andranomanalina-Isotry. Il s’agit d’une commerçante qui vend des moustiquaires au marché. Il s’avère qu’elle a exécuté ce crime odieux dans la nuit du vendredi 21 mai.

Elle a d’abord mis fin à sa grossesse qui était presque à terme, en pratiquant un avortement. Par la suite, elle a étouffé le bébé à l’aide d’un fil de moustiquaire. Elle a attendu deux jours avant d’abandonner le corps sans vie au fond d’une latrine dans la cour de ses voisins.

Changement physiologique

Ce n’est que dans la matinée du dimanche 22 mai, que le corps sans vie du bébé a été découvert. Les membres du Fokonolona n’ont pas pu constater les faits.

Certains riverains ont constaté que leur voisine n’a pas été vue au marché pour son activité journalière. Son changement physiologique soudain, plus exactement le rétrécissement subit de son ventre, a éveillé la curiosité de certains. Ce qui les a amenés à penser qu’elle s’est fait avorter.

Selon ses voisins, la femme responsable de ce crime odieux est divorcée et a un enfant de son premier mariage. “Quelques années après son divorce, on a constaté qu’elle a été de nouveau enceinte d’un autre homme qui l’a aussi quittée”, expliquent-ils.

Cette rupture a peut-être amené la femme à interrompre sa grossesse, “par dépit ou par crainte de ne pas parvenir à nourrir deux enfants. D’autant qu’elle est issue d’un milieu plutôt défavorisé et vit dans le besoin”, arguent-ils pour lui trouver une excuse. Devant la barre, elle a cependant nié les faits jusqu’à la fin.

Henintsoa Andriamiarisoa

L’Express de Madagascar 24 /05/06

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Deux enfants abandonnés

5 avril 2006 :Deux enfants laissés à l’abandon depuis 18 jours

Société

Deux enfants laissés à l’abandon depuis 18 jours

La police du service central des Mœurs et de la protection des mineurs a emmené Ferdinand, 4 ans, Tina, 2 ans devant le juge des enfants qui a décidé de leur sort hier. Errant dans les environs de Tsiadana, sur la route d’Ankatso, les deux bambins ont été recueillis par le chef du fokontany le 17 mars. Jusqu’à ce jour, personne n’est venu les réclamer, encore moins déclarer avoir perdu des enfants. Les deux enfants ont été placés momentanément dans le centre d’accueil du BMH en attendant la décision du juge.

Posted on January 10th, 2009 by admin  |  No Comments »

31 mars 2006 : Deux articles de la presse Malgache, sur le travail des enfants et sur l’abandon

1. Le travail des enfants

Adultes malgré eux

Selon les chiffres de l’Instat, la proportion des enfants dans la population active est loin d’être négligeable à Madagascar soit de l’ordre de 10 %. Pour la tranche d’âge de 6 à 14 ans, ce taux atteint les 20 %. Les enfants qui ont recours à cette intégration précoce dans le monde du travail appartiennent surtout à des familles en situation précaire, démunies. Afin de contribuer à la survie du foyer, certains ont choisi de mendier, d’autres ont carrément quitter leurs parents pour travailler comme ménagère ou aident tout simplement leurs parents dans leurs activités quotidiennes.

« Eh ! nous ne sommes pas en train de jouer , on travaille !» Mort, divorce des parents, chèreté de la vie sont autant de facteurs qui ont favorisé la pauvreté au sein des ménages. Devant ce fait, nul ne peut rester les bras croisés car on ne peut que survivre. Dès leur jeune âge, conscients de la faim qui les dévorent, les enfants sont obligés de faire face à la vie. Que faire pour avoir de l’argent ? Que faire pour se nourrir ? Ce sont les questions principales qu’ils se posent quotidiennement. Certes, leurs droits ont été revendiqués et des initiatives ont été menées. Mais devant la situation dans laquelle ils vivent , tout ceci ne semble être que du baratin. Devant la dureté de la vie, les parents sont obligés de faire travailler leurs enfants et devant la misère des parents, les « patrons » et responsables des sociétés ne peuvent qu’accepter leurs supplications. Le goût de l’argent se fait sentir Mr Elie, responsable de la carrière située à proximité de Vontovorona explique : « Nous sommes dans une situation assez complexe. La première fois où les parents ont emmené leurs enfants ici, nous leur avons expliqué que ce qu’ils font pourrait nous créer des problèmes car il est formellement interdit de faire travailler des enfants mineurs. Et voilà que leurs reproches nous tombent sur la tête, comme quoi ce ne sont pas nous qui allaient nourrir les enfants. Et, comme vous le voyez, ils sont là , accompagnant leurs parents ».

Lors de cet entretien, une des mères de famille était bel et bien sur les lieux, c’était une occasion de confirmer les propos du responsable. Elle a expliqué que ses enfants viennent avec elle à la carrière à chaque fois qu’ils n’ont pas classe. « Ecoutez ! » dit- elle « je viens ici tous les jours vers 7 à 8 heures du matin pour ne rentrer qu’à 18 heures le soir, je ne vois pas en quoi il y a de mal si mes enfants viennent m’aider puisqu’ils n’ont pas classe. Que pourraient -ils bien faire à la maison ? ». Cette mère gagne environ 2000 ariary par jour en cassant des gravillons et des gravinets. Pour récompense, elle offre 200 à 300 ariary pour son enfant. Une récompense que ce dernier reçoit à coeur ouvert. « J’aime bien rester au village et pratiquer l’agriculture avec mon père car c’est moins fatigant mais le problème, c’est qu’ il n’y a pas d’argent la-bàs. Je préfère venir ici avec ma mère ».

« Pour moi l’école, c’est ici. C’est ici que j’apprends la vie ». L’école, c’est quoi ? Cette réaction n’a pas été observée uniquement chez cette enfant qui accompagne sa maman. Kiel, Mita et Ponina , âgés de 13, 10 et 5 ans, sont trois frères orphelins. Ils habitent avec leur soeur aînée et son mari à Anjomakely. Chaque jour, ils viennent à Mahamasimana devant le stationnement des taxi-be, par l’intermédiaire de la coopérative « Tsy Ferana » pour mendier de l’argent aux passagers. Si certains enfants sortent de chez eux le matin pour aller à l’école, eux ils partent sur les lieux. Ils y arrivent vers 8 heures du matin pour ne rentrer qu’à 16 heures du soir et cela durant les sept jours de la semaine sans exception sauf pour le petit de 5 ans. « On ne peut pas aller à l’école, on doit tout d’abord trouver quelque chose à manger ». Effectivement, ces petits mômes gagnent 1000 à 2000 ariary par jour qu’ils doivent verser à leur soeur une fois rentrés du boulot, pour s’acheter le repas du soir . Et voilà, la journée est finie. Demain sera un nouveau jour, mais le scénario reste le même. Regarder vers l’avant. Heureusement que les exceptions existent. Mamitiana est un jeune garçon de 16 ans. Il habite à Anosibe mais chaque jour il se déplace à Ambohijatovo pour vendre des porte-clés à 1000 ariary aux automobilistes et passagers qui sont coincés dans les embouteillages interminables. Pour démarrer son activité, il avait emprunté 6000 ariaryà son beau-frère pour acheter des marchandises à Behoririka. Après l’avoir remboursé complètement, il en devient le propriétaire exclusif. « Je peux avoir un bénéfice de 2000 à 4000 ariary par jour mais il arrive dès fois où je rentre bredouille. Cependant, il faut que je donne quotidiennement 500 ariary à ma mère pour mon repas du soir. Le matin comme à midi, je mange auprès des gargotes où les tarifs sont abordables. J’économise le reste pour acheter des volailles que j’élèverai à la campagne ».

Histoire de préparer l’avenir.

Madagascar Tribune

2. Un abandon de nouveau-né

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Manakara - Un nouveau-né abandonné au bord d’une rivière Manakara fut le théatre d’un abandon de nouveau-né.

Un bébé, d’à peine sept jours, a été trouvé au bord d’une rivière traversant la ville de Manakara, jeudi 23 mars dernier vers midi. Apparemment, sa mère l’a abandonné à cet endroit. Ce sont des enfants, jouant aux alentours, qui ont entendu des cris et sont venus voir ce qui se passait. Ils ont alors découvert que les gémissements étaient ceux d’un nouveau-né. Ils ont immédiatement avisé le fokonolona. Celui-ci a pris les choses en main. Le bébé est directement emmené à l’hôpital de Manakara pour des examens médicaux et pour des soins éventuels. Ses jours ne sont pas, heureusement, en danger, pour ne pas dire qu’il se porte comme un charme. En attendant la suite des enquêtes de rigueur, le nouveau-né est confié à une mère de famille bienveillante.

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1. SOS enfants abandonnés

22 mars 2006 : Quatre articles de l’Express de Madagascar, sur les enfants abandonnés, notamment à la sauvette

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1. SOS enfants abandonnés - Le recours à la loi trop souvent négligé

Le meilleur refuge pour les enfants reste le foyer familial.

Bien que qualifié de crime et assujetti au code pénal, l’abandon d’enfants se banalise ces derniers temps. Les statistiques, émanant de la police de mœurs et des mineurs, font état d’un enfant délaissé au cours de février. Ce n’est qu’un exemple, car la situation qui prévaut devient de plus en plus inquiétante.

“La pratique enfreint la Convention internationale sur les droits de l’enfant, à laquelle Madagascar a adhéré depuis 1990”, affirme Augustin Rasolofonjatovo, chef du service des réformes législatives auprès du ministère de la Population, de la protection sociale et des loisirs (MPPSL). Les enfants doivent être protégés et la responsabilité relève en premier lieu des parents. Si ceux-ci abandonnent son gosse de façon délibérée, la peine sera très sévère.

A Madagascar, à l’origine de ce crime est la hantise de devenir mère célibataire. Des jeunes filles choisissent la solution de facilité pour éviter le blâme de la société. Vient ensuite le problème de survie, ne permettant pas de prendre en charge la progéniture. Et enfin, la coutume interdit la prise en charge des jumeaux. C’est ainsi le cas chez les Antambahoaka dans la région de Vatovavy-Fitovinany. A entendre Augustin Rasolofonjatovo, “ces mobiles nous amènent à affirmer que le problème apparaît de plus en plus compliqué. La société, dans sa totalité, prend un rôle important”.

Toutefois, la mobilisation de toutes les entités exige une structure bien ordonnée. Dans ce sens, le MPPSL s’attelle actuellement à la mise en place d’un “Réseau multisectoriel des droits et protection de l’Enfant “. Les six chefs-lieux de province en disposent déjà. Pour cette année, l’implantation se fera dans de grandes villes du pays comme Hell-Ville, Antsirabe, Tolagnaro et Sainte-Marie. L’objectif consiste à garder les enfants auprès de leurs parents. Car c’est parmi ceux-ci qu’existe le milieu idéal pour leur épanouissement. Le réseau regroupe toutes les entités impliquées dans la protection de l’enfant, entre autres les ministères chargés respectivement de la Population et de la Sécurité publique . Il s’occupe d’abord de l’identification des enfants en danger. En général, cette tâche est confiée à des ONG. Suit le signalement de l’existence d’enfant victime de violence, comme l’acte d’abandon. Alerter l’autorité compétente, administrative ou judiciaire, constitue la première démarche attendue de la part de la population, et ce dès qu’un cas enfreignant les droits de l’enfant se produit. “C’est pourquoi, le ministère de la Population compte équiper tous les fokontany de fiches de signalement”, annonce le chef de service. “Le déclarant ne sera pas forcément tenu comme témoin”. Seules les autorités administratives et judiciaires qui sont habilitées à prendre des mesures pour protéger la victime. Dans le cas d’un enfant abandonné, elles fixeront l’endroit où il faudra le placer. Dans ce sens, l’insuffisance, voire l’inexistence de centre d’accueil, constitue un handicap. A Antananarivo, seul le centre d’accueil d’urgence du bureau d’hygiène et social de la Commune urbaine, à Isotry, s’occupe des enfants abandonnés. L’adoption en dernier recours. L’hébergement des enfants dans ce centre doit se faire par une réquisition faite par la police ou par une ordonnance délivrée par le Tribunal des enfants. C’est une procédure d’urgence, parce que la durée réglementaire de détention de l’enfant dans ce centre est limitée à 15 jours. Il s’agit, en effet, d’une mesure préventive pour la protection de la victime.

Pendant ce temps, outre l’ouverture d’enquêtes, les autorités sont tenues de trouver une solution alternative. “Puisque le premier souci de la protection des droits de l’enfant consiste à le rendre à ses parents, la convocation de ces derniers constitue la priorité”, affirme Augustin Rasolofonjatovo. Si cette mesure est jugée convenable, il faudra l’accompagner par d’autres dispositions. Dans la pratique, faire appel à une assistante sociale assure la réhabilitation de la famille. Dans le cas contraire, la loi sur l’adoption recommande le recours à la famille élargie, avant de céder l’enfant à de tiers. Toutefois, les autorités compétentes continuent à réhabiliter le foyer d’origine de la victime. C’est toujours dans le souci de la remettre à ses parents. Compte tenu du processus, l’adoption d’un enfant abandonné ne s’exécute qu’à partir d’une décision judiciaire. La protection des droits de l’enfant oblige les autorités à faire le nécessaire pour la réintégration dans le giron parental.

Teholy Martin & Fanja Saholiarisoa.

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2. SOS enfants abandonnés

2. SOS enfants abandonnés - Victorine Andrianaivo Razafimpanja, Psychologue

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On note une recrudescence d’abandon d’enfants. Selon vous, quelles en sont les raisons ?

- Le problème est surtout lié à une pauvreté extrême. Beaucoup de parents ne peuvent plus subvenir à leurs besoins et oublient leur engagement dans la société. Ils n’ont pas les moyens de tout assurer et l’éducation de leurs petits est vouée à l’échec.

Que manque à la société ?

- Je crois que la communauté a besoin d’une éducation civique et citoyenne. Certains parents négligent leur rôle en tant que tels et vis-à-vis de leurs enfants. Nous nous intéressons, le plus souvent, aux problèmes liés aux droits de l’homme et de l’enfant sans nous rendre compte des obligations qui y sont liées. Ce sont des éléments fondamentaux, si nous nous réfèrons aux conventions sur les droits de l’homme. Connaître leur rôle et leur statut est primordial pour les parents, tandis que l’éducation de leurs progénitures doit aussi primer.

Mais la situation risque de mettre en danger la communauté…

- C’est vrai que la communauté malgache va de travers en ce moment. Les enfants ont la charge de subvenir aux besoins de leurs parents, surtout chez les couches les plus défavorisées. Certains d’entre eux, étant sans emplois, croient qu’envoyer les enfants mendier leur présente une issue plus sûre. La pitié des gens est plus assurée en voyant ces petits enfants dans les rues.

A qui incombe les fautes dans ce cas-là ?

- On parle de manque d’éducation des parents. En effet, la plupart des concernés, n’ont pas eu l’occasion de fréquenter l’école. Ce qui veut signifie qu’ils ne pourront jamais connaître leurs responsabilités vis-à-vis de la société. Même le dicton malgache, affirmant que les enfants sont une richesse, n’a plus sa valeur car la situation devient trop alarmante.

La culture malgache perd-elle aussi de la valeur à cause de ce problème ?

- C’est tout à fait admissible. Les Malgaches n’ont jamais eu l’habitude de jeter leurs petits partout. Mais la plupart des jeunes mères sont influencées par la civilisation occidentale et oublient pour de bon les valeurs ancestrales, en abandonnant leurs progénitures.

Quelles solutions proposez-vous pour remédier à tout cela ?

- Une solution à court terme est liée à un enseignement approprié. L’alphabétisation et l’éducation à l’école ne suffisent plus dans le cas présent. De là intervient l’éducation civique et citoyenne pour faire connaître les lois régissant la communauté et garantir une vie harmonieuse en société. Ce dont la communauté malgache a besoin c’est une éducation de masse, sans toutefois négliger l’enseignement formel. Une école doit même être ouverte pour traiter le sujet.

Croyez-vous que l’application de la loi peut aider à réduire le fléau ?

- Tout est possible mais ce n’est pas suffisant. Les gens peuvent écoper d’une peine sans comprendre la vraie raison. Or c’est à ce problème qu’il faut avoir accès. L’objectif consiste à guider chaque délinquant vers le droit chemin. Même les personnes incarcérées méritent cette éducation de masse et ne pas se cantonner derrière les barreaux. Il faut remettre tout un chacun à sa place selon sa valeur et sa responsabilité, depuis les parents et la famille jusqu’au pays, afin de mieux assurer le développement.

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3. SOS enfants abandonnés

SOS enfants abandonnés - Le recours à la loi trop souvent négligé

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Il faut augmenter le nombre de centres d’accueil pour qu’il ne se sente plus abandonné. Dur dur d’être bébé. Cet être si innocent est, ces derniers temps, victime d’actes odieux. Les journaux parlent de cas de fœtus et nouveaux-nés trouvés dans des latrines, sans qu’une suite judiciaire ou policière soit mentionnée. La plupart des gens trouvant les petits enfants abandonnés font, en général, appel aux religieuses. Leur centre fait office de refuge pour tous ceux avides de redonner goût à la vie à des petits êtres. Mais les places sont parfois limitées. Quant aux centres d’accueil privé, les procédures y sont plus tatillonnes et des restrictions sont aussi au menu. Quelques-uns ont même fermé les portes à ces enfants abandonnés, à la suite de problèmes liés à l’adoption, il y a un certain temps. L’association Sos Village d’Enfants n’a pas tellement recensé des cas du genre. “Depuis l’ouverture du centre en 1989, seul un enfant abandonné y a été pris en charge, car les procédures d’accueil fonctionnent sur demande expresse”, souligne Dr Radonirina Razafindrakoto, directeur adjoint de Sos village Vontovorona. L’histoire se déroulait à Antsirabe, où une jeune fille a accouché de son bébé au marché local. Une personne a averti le centre du cas et depuis, l’enfant y est pris en charge entièrement. “L’association privilégie la prise en compte des situations urgentes. Elles passent par une commission sociale et une enquête pour le transfert du dossier vers le juge d’enfants est effectuée. Ce dernier délivre les ordonnances pour la garde “, explique le responsable. La prise en charge d’enfants n’est pas une affaire à prendre à la légère. Comme la Convention des droits des enfants le stipule, “des pièces justificatives appuient les dossiers présentés”, note Colombe, une assistante sociale au sein de Sos Village d’enfants qui ne ménage pas ses efforts pour régulariser la situation de ses protégés.

Teholy Martin & Fanja Saholiarisoa.

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4. SOS enfants abandonnés

SOS enfants abandonnés - Le recours à la loi trop souvent négligé

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Des enfants des rues livrés à eux-mêmes.

Qu’en est-il du sort du bébé retrouvé récemment à Soanierana ? C’est un des cas d’abandon d’enfant assez fréquents dans la capitale. Ce nouveau-né a été jeté, vendredi 16 mars, dans les latrines. L’enfant est actuellement aux petits soins dans un hôpital public de la capitale avec, à ses côtés, la femme qui l’a sauvé. Elle est toujours aussi dévouée et heureuse, dès le moment tragique dont elle a été le témoin. Toutefois, elle hésite à en parler. Car elle craint que l’on sache que l’enfant est avec elle. Ce problème arrive à de personnes n’ayant d’autres recours que laisser ces petits êtres dans de mains inconnues. “Quand j’ai entendu des pleurs venant des latrines, j’ai appelé des gens pour m’aider à sortir le nouveau-né. Je l’ai tout de suite emmené à l’hôpital pour qu’il soit examiné.” La femme, qui veut garder l’anonymat, n’a aucun lien de parenté avec le bébé. Elle est mariée et n’a pas encore d’enfant. Elle affirme vouloir s’engager dans la garde de ce petit. La procédure d’adoption suit son cours. Elle a attribué à cet enfant un nom en relation avec son sort. Le gosse est donc appelé Tolojanahary Avotra, textuellement le sauvé don de Dieu. En ce moment, les médecins affirment qu’après les différents examens et analyses, l’enfant, âgé d’à peine six jours, se porte bien. Seule la dame et sa famille s’occupent de la prise en charge du petit. Elle croit pouvoir donner au bébé tout ce dont il a besoin. “Cet enfant a besoin d’une maman, et j’estime que sa mère biologique ne peut pas lui offrir ce que j’ai à lui donner. D’ailleurs elle l’a rejeté, non?” Cette affaire est actuellement entre les mains de la police. La recherche de la vraie mère n’est pas encore la préoccupation pour la nouvelle famille de Tolojanahary Avotra. “ L’avenir de l’enfant nous importe plus”, conclut la dame avec assurance.

Teholy Martin & Fanja Saholiarisoa

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Questions à Sarah Takats

28 février 2006 : Article de l’Express de Mada

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Questions à Sarah Takats, Attachée politique à l’ambassade des Etats-Unis à Madagascar

• Qu’entend-on par trafic de personnes ?

- La plupart du temps, nous pensons que le trafic d’être humains concerne des personnes expédiées à l’étranger contre leur gré. Bien que cela puisse être le cas, le phénomène existe aussi à l’intérieur d’un pays, et il apparaît comme l’esclavage des temps modernes. Il implique toute forme d’exploitation des personnes et de violations des droits de l’homme.

• Comment se manifeste-t-il généralement ?

-Les formes graves de trafic ou de traite de personnes à l’intérieur d’un pays comprennent toujours le recrutement, l’hébergement, le transport, et la mise à disposition ou l’obtention d’une personne à des fins d’exploitation sexuelle ou d’exploitation de main-d’œuvre. La vente des victimes est souvent pratiquée entre organisations dans un pays, tandis qu’au niveau international, cette activité criminelle peut chevaucher des frontières.

• Quelles formes peut avoir la traite de personnes à Madagascar ?

- Le pays face se trouve à deux problèmes majeurs, à savoir le tourisme sexuel à l’égard des enfants, et la traite de personnes pour la main-d’œuvre. Des informations officieuses indiquent que les enfants issus des milieux ruraux sont l’objet des abus de trafiquants, les emmenant en ville pour y devenir des domestiques. Mais d’autres réseaux existent dans le recrutement de mineurs pour la prostitution ou pour le travail dans les carrières.

• La situation est-elle assez alarmante pour qu’un débat critique s’élève ?

- Il faut noter que Madagascar se trouvait, en 2004, au niveau 2 en matière de trafic de personnes, selon la notation du département d’Etat américain, autrement dit il fait partie des pays à problèmes. Toutefois, des actions sur le sujet n’ont pas commencé. Mais grâce aux initiatives du comité interministériel de lutte contre l’esclavage humain et la traite de personnes, mis en place en 2004, le pays a fait un grand effort et se trouve depuis juin 2005 au niveau 2 sans surveillance. Madagascar est, maintenant, considéré comme un leader dans la lutte contre le trafic de personnes.

• Comment le gouvernement américain a-t-il effectué de telles évaluations ?

- A travers des questions sur la prévention, la poursuite des gens engagés dans ce fléau et ainsi que sur la protection des victimes. L’Etat malgache a accompli des efforts dans ces trois domaines. C’est déjà un bon signe, par rapport à ce qui se passe dans d’autres pays.

• Pourtant, ces problèmes sont toujours évoqués dans les médias …

- C’est vrai que les articles parlent beaucoup de diverses formes de traite de personnes. C’est un service que les médias locaux peuvent apporter dans l’éradication de cette pratique condamnable. Pour que la lutte acquière des résultats, il faut que les gens soient conscients de la réalité, et ces articles, dénonçant des cas, aident les gens à mieux comprendre la situation.

• Pourquoi le gouvernement américain intervient-il dans la lutte contre ce trafic ?

- La traite de personnes fait partie du rapport qu’établit le département d’Etat. Les pays qui négligent ces problèmes peuvent subir des sanctions. Celles-ci concernent l’annulation de toute assistance américaine non humanitaire et non commerciale. Pour Madagascar, ses efforts ont bénéficié de 450 000 dollars d’aide allouée à la lutte contre le trafic de personnes.

• Quelles sont les mesures à prendre pour que la majorité de la population soit sensibilisée ?

- J’estime que nous sommes partis sur une bonne voie, à travers le partenariat entre l’Etat malgache et le gouvernement américain. Plusieurs projets de sensibilisation sont, de ce fait, en cours. Il est important de savoir que le trafic de personnes implique des enfants et des victimes malgaches. C‘est facile de convaincre des gens que cette pratique est inhumaine. Surtout quand il s’agit, en fait, de notre famille qui y est impliquée et en devient victime. Je pense que plus les gens comprennent le problème et la nature des cas dans le pays, plus la sensibilisation devient facile. Je souhaite que chacun y mette du sien afin d’obtenir des résultats tangibles.

Propos recueillis par Fanja Saholiarisoa

Posted on January 10th, 2009 by admin  |  No Comments »